Avis

J’ai fini Metal Gear Solid V The Phantom Pain et j’ai des choses à dire !

Eh bien quelle année! En mars arrive Bloodborne (que je n’ai pu faire que récemment) qui devient directement mon second soul favori. Puis, en mai, vient The Witcher 3 qui est une claque phénoménale et enfin, le clou du spectacle, le bouquet final de 2015 : Metal Gear Solid V The Phantom Pain. Episode crucial puisqu’il est censé être le chainon manquant de la saga, l’épisode qui relie Peace Walker aux opus MSX mais surtout épisode spécial car c’est le dernier Metal Gear signé Hideo Kojima (Konami s’étant séparé de lui peu avant la sortie du titre).

Nous y sommes. Le second jeu que j’attendais le plus cette année. Alors pour l’occasion, pas de vannes ni de délire schyzo. On reste sérieux.

Et puis j’ai pas toujours des vannes en stock, merde! Vous croyez quoi? Que c’est sur commande?! Alors oui on est gentil avec moi : « il est beta le Max mais on l’aime bien. ». Alors comme ça je ne peux pas être sérieux c’est ça? Je suis quoi pour vous? Le bouffon du Roi? Je fais partie des meubles? Et c’est qui le Roi déjà!? Et puis vous vous moquez mais en tant que Bouffon du Roi, je peux le tutoyer notre monarque! Je mange avec lui, je suis chouchouté! Je fais partie de la cour moi, messieurs, dames! Alors un peu de respect avant de monter sur vos grands chevaux! Parce que moi je suis dans le carrosse! Avec le Big Boss!

BOUM! Transition de malade et en plus ça rime!

Calmez-vous un peu et reprenons.  The Phantom Pain fait suite aux évènements de Peace Walker mais surtout à ceux du prologue-démodelahontevenduà30boulesbandedesansraces Ground Zeroes.

On se retrouve dans la peau de Big Boss alias Venom Snake qui, après 9 ans de coma et la perte d’un bras (il peut encore avoir un demi chocolat), reconstruit une Mother Base avec l’aide de Kazuhira Miller et de Revolver Ocelot dans le but de se venger de l’unité XOF avec à sa tête le mystérieux Skull Face.

Soyons clair. L’histoire de ce MGS est très bonne et à le luxe de mettre en avant plusieurs arcs narratifs tous très intéressant. Je pense notamment aux « parasites », à Eli ou la conclusion de l’histoire de Skull Face. C’est simple, beaucoup de scènes rentrent immédiatement dans mon top des meilleures séquences de la saga.  Mais globalement j’ai surtout beaucoup aimé le traitement des personnages que ce soit un Ocelot plus raisonnable que jamais, un Kaz qui sombre peu à peu dans la folie ou un Snake finalement plus lassé que réellement vengeur. Même le personnage de Quiet est bien écrit si l’on passe outre certaines scènes fan service franchement regrettables. Tout ce casting fonctionne aussi grâce à l’excellent doublage anglais et si j’émettais des doutes, je dois reconnaitre que Kiefer Sutherland fait de l’excellent travaille dans le rôle d’un Snake peu bavard.

Malheureusement tout n’est pas rose à Outer Heaven (en Outer Heaver?) puisque j’ai vu dans The Phantom Pain de gros soucis de narration. Le jeu est découpé en deux parties. La première s’en sort bien même si les cutscenes sont déjà peu nombreuses et que certaines missions principales ont du mal à investir le joueur dans le contexte. D’ailleurs on peut d’ores et déjà parler des quêtes secondaires qui sont au nombre de 157 et qui elles ne sont absolument pas scénarisées. C’est franchement dommage. Je ne demandais pas une qualité d’écriture digne de The Witcher 3 mais « allez chercher le prisonnier n°01 », puis le 2, et ce jusqu’à 15, c’est inintéressant. Pareil pour les 10 missions de déminages, ou les 15 destructions de chars.

Mais bref, comme je le disais, l’acte 1 s’en sort malgré tout assez bien. La conclusion est à la hauteur et la plupart des missions principales sont prenantes.

La déception réside dans l’acte 2 dans lequel on réalise qu’il n’y a plus que 4 ou 5 missions principales à faire, les autres étant des redites de celles du premier acte mais version « Survie » ou « Silencieux ». En gros ce sont des séquences auxquelles on a déjà joué mais cette fois ci on ne doit pas se faire repérer une seule fois ou ne pas prendre une balle, etc.

Du coup pour faire progresser le scénario, il faut faire des quêtes secondaires pour débloquer les véritables nouvelles missions principales. Frustrant.

Malgré tout, s’il manque clairement une mission à la fin du jeu (la fameuse mission 51), la fin est satisfaisante (bien que prévisible) et apporte son lot de cassettes audio qui donnent des précisions scénaristiques importantes.

Les cassettes audio, d’ailleurs, sont plus ou moins le nouveau codec du jeu. On les débloque progressivement et on peut les écouter en faisant autre chose. Si le procédé est bien trop utilisé et que j’aurais souhaité que certaines cassettes soient des cinématiques, il est malgré tout plaisant d’en apprendre plus sur tel ou tel personnage en gérant sa Mother Base ou en pleine quête secondaire.

Parlons-en de cette Mother Base puisque dans Phantom Pain on retrouve le système de gestion hérité de Peace Walker mais en plus poussé.

En gros, c’est simple, sur le terrain on peut kidnapper des ennemis en utilisant le fulton (un ballon qui les emporte dans le ciel) ou en les ramenant à notre hélicoptère. Ces ennemis deviennent nos hommes et ont des spécialités. On peut les placer dans plusieurs sections de la base en fonction de leur talent. Plus une section est remplie, plus son niveau augmente ce qui permet le développement de nouveaux objets.

C’est simple, rapide à comprendre et cohérent en termes de mécaniques. Ne bâclez pas cette partie du jeu si vous voulez de meilleurs équipements. Et puis il y a une grosse satisfaction à retourner physiquement dans notre Mother Base et voir nos hommes alignés nous saluer.

« Tout ça c’est très bien, Cinemax, mais alors manette en main, MGS V ça vaut quoi ? » (Obligé de vous faire participer, désolé, je n’avais aucune idée de transition).

Eh bien mon cher Jamy, Metal Gear Solid V est surement l’un des meilleurs jeux d’infiltration auxquels j’ai pu jouer. Le fait que le titre se déroule en monde ouvert : en Afrique Centrale et en Aghanistan (ma zone préférée) est une véritable petite révolution dans la série et offre une liberté de jeu très impressionnante grâce à un level design réfléchi et reussi.

Tout fonctionne. L’IA si elle n’est pas parfaite a quand même de très bonnes réactions et restera toujours suspicieuse quand elle voit quelque chose de louche ou découvre un corps. Les compagnons (D-Horse, D-Dog (parenthèse dans la parenthèse pour préciser que c’est mon chouchou), Quiet et D-Walker) ont tous leur utilité sans pour autant être « cheatés ».

Vouii, c'est un bon DD ça !
« Vouii, c’est un bon DD ça ! »

Il y a quelque chose d’ultra jouissif quand un plan se déroule sans accroc et à la fois c’est le cas aussi quand ça ne se passe pas du tout comme prévu et qu’on est obligé d’improviser. De plus le sentiment d’immersion fonctionne parfaitement quand on s’allonge sur une colline au-dessus d’un village pour repérer les ennemis et qu’on commence à planifier notre entrée.

Pour être honnête, pendant toute la première partie du jeu, j’ai tenté un maximum de jouer infiltration, histoire de pouvoir fulton les ennemis et pour en tuer le moins possible. Dans la seconde partie, j’ai joué un peu plus de façon létale et ça fonctionne aussi. Faire appel à notre hélicoptère pour canarder un village pendant qu’on s’occupe d’un hélico ennemi au lance-roquette, c’est très bourrin mais c’est possible aussi.

Du début à la fin du jeu, j’ai eu le sentiment de découvrir de nouvelles possibilités d’actions. Je n’ai compris que vers la moitié du jeu qu’on pouvait réveiller les soldats endormis en leur donnant un coup de pied, ce qui facilite grandement les interrogatoires. De même, c’est lors d’un combat de boss que j’ai découvert par hasard que les ennemis pouvaient être assommés par la livraison d’une caisse de munitions.

Metal Gear Solid V est ultra riche et croyez-moi, en 60 heures de jeu, je ne pense pas avoir exploité la moitié des possibilités offertes par ce système de jeu.

La bande son n’est pas en reste avec des compositions de Harry Gregson-Williams qui sont très bonnes. Je regrette juste de ne pas avoir réentendu un seul thème des précédents MGS à part celui de Peace Walker. Ceci dit Sins of the Father ou certaines reprises du thème de Quiet sont juste fantastiques. Sans oublier la possibilité d’écouter des chansons dans son Walk-man come The man who sold the World ou The Final Countdown, ce qui change radicalement l’ambiance des scènes d’infiltration.

De même, si l’on regrettera quelques petits soucis de clipping et d’aliasing, le jeu (sur PS4) est extrêmement réussi visuellement. Que ce soit de nuit ou de jour, l’Afghanistan et l’Afrique Centrale regorge de plans appelant aux screens. La modélisation des personnages est aussi nickel.

Alors oui, au final, je râle. Je râle parce qu’il manque des cinématiques, parce qu’un arc narratif n’est pas terminé. Je râle pour les absurdités de narration de la seconde partie du titre. Je râle parce que si MGS V est sans aucun doute un excellent jeu, il aurait pu être incroyablement meilleur avec plus de temps de développement.

Cependant, ce serait cracher dans la soupe que d’insister sur les défauts du jeu. En l’état, Metal Gear Solid V The Phantom Pain est quand même exceptionnel. C’est un jeu d’une grande générosité sur son gameplay qui se permet d’avoir des séquences mémorables et des personnages fantastiques. J’attendais clairement autre chose de cet ultime épisode de la saga mais le résultat final est aussi surprenant que satisfaisant.

« V has come to. »

PS : Encore une fois, tous les screens ont été pris par mes soins. Merci la fonction Share.

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9 commentaires sur “J’ai fini Metal Gear Solid V The Phantom Pain et j’ai des choses à dire !

  1. Il y a décidément quelque chose de spécial dans cette saga. Autant je suis un peu perdu dans les références de temps à autre, autant la force des histoires croisées est formidable. Des souvenirs du premier remontent, les rebondissements etc, ceci étant, le seul que j’ai possédé et terminé était Snake Eater. A l’époque c’était déjà fantastique, assurément moins ambitieux (normal), du coup le tout était plus fort, plus concentré peut-être.
    Pour ce que j’ai commencé depuis deux semaines, le monde ouvert de TPP offre des possibilités et une immersion sans pareil effectivement. Même si au départ le prologue m’a un peu décontenancé. A voir par la suite…
    Je suis ravi de voir que les missions ne s’enchaînent pas nécessairement, ainsi, alors que je cherchais à atteindre le lieu d’une opé secondaire je suis tombé sur Quiet (Ah ce duel au sniper, doux souvenir du 3), dont la mission ne m’était pas encore apparue (3 cran au dessus).
    Et dans les surprises, si j’ai déjà pu remarquer le fait de redonner un coup de pied pour réveiller les ennemis, j’avoue que le coup du largage de caisse sur leurs tronches je m’en resservirai merci du tuyau 😀 !
    Il y a un truc que cette licence mériterait c’est une adaptation série, pas un film. Même si vu les heures de cinématiques accumulées le père Kojima à déjà pris de l’avance ^^ !

    La méta-histoire de MG est Kojimesque, comme un bordel organisé, c’est fou mais ça tient, une certaine cohérence: la sienne. En fait c’est toujours au niveau technologique que ça me chiffonne, IDroid 70’s 80’s, et après, wallou… Enfin bon on lui pardonne ces choses là au final ^^.

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  2. Un grand jeu certes, mais un jeu malade (ou amputé) je trouve. Que ce soit volontaire ou non est un autre débat mais en l’état je trouve finalement que l’expérience n’est pas complète. Comme tu le dis on ne lui demande pas la qualité d’écriture de The Witcher 3 dans les quêtes secondaires mais le problème est qu’il n’a pas cette qualité d’écriture dans son scénario principal. Finalement le plus gros défaut de ce jeu c’est d’être arrivé après le jeu des polonais de CD Projekt! Je m’attendais à ce que ça soit l’un de mes GOTY, je crois qu’il n’en sera rien. Mais qu’on se trompe pas, j’ai énormément aimé le jeu mais pas autant que je l’aurai espéré.

    Aimé par 1 personne

    1. Sur le coup, je ressentais un peu cette déception aussi et je maintiens tous mes points négatifs encore aujourd’hui mais finalement plus le temps passe (et plus je vois la concurrence) plus je l’aime. Je pense que je serais dans l’équipe de ceux qui le considère comme un chef d’oeuvre. Un chef d’oeuvre amputé, imparfait ou « malade » comme tu dis, mais un chef d’oeuvre quand même pour moi. Pas celui que j’attendais, ça c’est certain.

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